Joe Colombo est un des quelques rares designers du XXe siècle que l’on peut véritablement qualifié de « mythique ». Sa prolixe mais courte carrière due à un décès prématuré, et son influence persistante auprès des créateurs contemporains, l’ont élevé au rang d’icône du design. A la différence de ses contemporains formés pour la plupart à l’architecture, Joe Colombo est un peintre et un sculpteur. Il intègre au début des années 50, le Mouvement nucléaire italien, un mouvement d’avant-garde fondé par son ami Enrico Baj. Ses dessins représentent des villes futuristes. Ces esquisses annoncent déjà sa vision totale de la société et son intérêt pour la technologie et le design de l’espace.
En 1958, son père qui dirige une usine de fabricant de composants électriques tombe malade. Joe Colombo et son frère Gianni sont contraint de prendre sa suite. Joe Colombo abandonne la peinture, mais l’usine se révèlera être un véritable terrain de jeu pour ses expérimentations sur les matériaux modernes comme la fibre de verre, l’ABS ou le PVC.
En 1962, il ouvre son propre studio à Milan et commence à dessiner du mobilier et des intérieurs. Ses premières années de création sont consacrées à des pièces « uniques » conçues avec des matériaux innovant : des sièges comme le célèbre fauteuil Elda en fibres de verre ou des lampes comme les lampes KD29 en ABS et le lampadaire Coupé, dont la galerie présente un exemplaire rare, car laqué bleu.
A partir de la fin des années 1960, Joe Colombo se consacre à la conception de mobilier modulaire et d’unité englobant toutes les activités quotidiennes. Il dénonce les réalisations de ses contemporains designers et architectes qui produisent des objets auxquels l’humain doit s’adapter, alors que c’est aux objets de s’adapter aux nouveaux modes de vie et de travail. Ce design total dont il est à l’origine a fortement marqué la jeune génération de designer.
Le 30 juillet 1971, le jour de ses 41 ans, Joe Colombo est emporté par une crise cardiaque.
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