En 2003, la communauté montréalaise des historiens de l’art et conservateurs s’est mobilisée pour empêcher la destruction d’une mosaïque qui ornait les murs d’un ancien supermarché. Elle avait été réalisée par Josef Iliu en 1955. Cet artiste d’origine roumaine est né en 1914 à Sibiu. Il étudie les Beaux Arts, puis l’architecture à Bucarest, et travaille comme illustrateur et décorateur de théâtre avant la guerre. Récompensé par un prix de peinture, il obtient une bourse pour aller étudier en Italie en 1942.
Sa peinture qui était figurative jusqu’alors, devient de plus en plus abstraite au contact des modernes romains. Josef Iliu rejoint par la suite Paris, et participe avec plusieurs de ses compatriotes au premier Salon Réalités Nouvelles en 1946. Mais ses recherches esthétiques le poussent vers d’autres médias et d’autres supports. Préoccupé par le problème de l’intégration des arts plastiques dans l’architecture, il se rend au Québec où de nombreuses sociétés privées confiaient la réalisation de leur bâtiment à des architectes d’avant-garde associés à des plasticiens.
Entre 1953 et 1968, Josef Iliu réalisera ainsi de très nombreuses œuvres faisant partie intégrante de l’architecture comme ces mosaïques, sculptures, mais aussi revêtements métalliques de façade.
« Je crois que la matière dans laquelle on travaille ne doit pas seulement couvrir le mur mais le bâtir en quelque sorte. » Josef Iliu
Pour aller plus loin : Les murs canadiens de Josef Iliu, préface d’Eugène Ionesco, Paris, 1973
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